vendredi 14 mars 2014

Lola Lafon à la librairie des Marais

Lola Lafon
Lola Lafon est une auteure née en 1975 et qui est d’origine franco-russo-polonaise. Elle a été élevée à Sofia (Bulgarie), à Bucarest (Roumanie) et aussi à Paris (France). Elle a déjà publié 3 romans : Une fièvre impossible à négocier, De ça je me console et Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce. Lola Lafon est une femme politiquement engagée, notamment dans des collectifs anarchistes ou féministes. C’est également une musicienne accomplie qui a d’ailleurs déjà sorti deux albums (« … Grandir à l’envers de rien » en 2006 et « Une vie de voleuse » en 2011). Elle réalise souvent des concerts-lecture à l’occasion de la sortie de ses romans, c’est-à-dire des rencontres d’environ 1h15 où elle lit des extraits de ses récits et où elle est accompagnée d’un ou plusieurs musiciens. 

Nadia Comaneci en 1976 
aux Jeux Olympiques de Montréal.
Cette auteur, désormais connue dans le monde culturel pour ses multiples talents, était présente samedi 15 février pour une rencontre et des dédicaces à la librairie des Marais à Villefranche-sur-Saône à l’occasion de la sortie de son dernier roman intitulé La petite communiste qui ne souriait jamais. Ce roman raconte l’histoire de cette gymnaste roumaine sacrée aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Elle avait à l’époque une quinzaine d’années, le dossard 73 et s’appelait Nadia, Nadia Comaneci. Petite fille repérée par Béla Károlyi (nom de l’entraîneur dans le livre) à Oneşti quand elle avait 8 ans. Une rencontre qui s’effectue dans le plus pur des hasards : Béla est assis sur un banc et aperçoit une fillette faire une roue sur le muret d’une cour de récré. De là, naîtra un lien très fort entre ces deux êtres, un lien presque  familial. Béla tentera de montrer son « écureuil » au monde entier  et ce, jusqu’au jour où son petit prodige réussira à dérégler un tableau de notes des Jeux en obtenant une note jusqu’alors jamais obtenu en gymnastique : le 10 !
Nadia Comaneci en 1976 
aux Jeux Olympiques de Montréal.


Ce livre très facile à lire, avec un texte vraiment  accessible à tous (sauf peut-être quelques mots ou noms en roumains) en émerveillera, je l’espère plus d’un. L’auteur nous conte ici la vie d’une petite fille au destin extraordinaire et à la vie cahotée entre le communisme roumain et le libéralisme des pays où elle effectue des compétitions. Une vie contrôlée mais néanmoins remplie de voyages et de rencontres. Les conversations entre Lola et Nadia, complètement inventées, sont criantes de vérité. Même averti en début de livre, (avant- propos p.9), on se laisse persuader par ces conversations, entre autre par leur contenu épris de réel. Cette réalité est due au fait que Lola a vécu en Roumanie quand elle était enfant et a connu le régime de Ceaușescu. 



Nadia Comaneci en 1976 
aux Jeux Olympiques de Montréal.
Ces conversations étaient, selon l’auteur, dans le but de rendre cette histoire vraie un peu plus romanesque. Lorsque je lui ai demandé  pourquoi  elle avait choisi Nadia Comaneci comme sujet, elle m’a répondu qu’elle trouvait que cette dernière réunissait plutôt bien l’ensemble des thèmes abordés dans ces précédents romans : la cristallisation de la danse et du corps, par rapport aux mouvements de la gymnastique au sol, aux mouvements dans l’air (notamment avec les barres asymétriques), au corps que l’on muscle, que l’on entretient, que l’on use, que l’on fatigue, que l’on force, parfois jusqu’à la blessure, allant de la simple entorse à une paralysie presque totale, et, dans les cas les plus extrêmes, jusqu’à la mort. Elle a également voulu évoquer la guerre froide, l’opposition entre l’Ouest et l’Est à cette époque. Une opposition pas toujours frontale, souvent cachée et sous-jacente, avec les membres des services secrets roumains qui surveillaient de très près ceux qui sortaient du territoire roumains, de peur qu’ils ne quittent le  pays.






 
La petite communiste qui ne souriait jamais est publié chez Actes Sud au prix de 21€. Un changement d’éditeur que Lola Lafon explique par la rencontre d’une nouvelle éditrice ainsi que le sentiment  qu'on atteint parfois « la fin d'une collaboration ».



Son dernier roman sorti lors de la rentrée littéraire de janvier 2014.



Article de Claudia BP1



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